Campagnes géophysiques

La géophysique fait partie des Sciences de la Terre. Elle utilise toutes sortes d’outils et de techniques qui permettent de mesurer et d’étudier les caractéristiques physiques du sous-sol. Dans ODySéYeu, l’un de nos objectifs est de repérer clairement dans le sous-sol de l’île, mais aussi autour de l’île, en mer, où sont les masses rocheuses en profondeur, où sont les failles et où sont les sédiments. La géophysique est donc l’une des disciplines majeures du projet !

Au sommaire

Géophysique à terre

Le géoradar

A terre, nous utilisons le plus souvent le Géoradar.

Cet appareil, aussi appelé radar à pénétration de sol ou radar géologique, permet d’obtenir une image en coupe du sous-sol, grâce à une antenne radar, dirigée vers le sol. Sur un trajet rectiligne, il permet ainsi de réaliser une sorte d’échographie du sous-sol, sur quelques mètres de profondeur (pour celui que l’on utilise le plus souvent : Le SIR® 4000 de la société GSSI ).

Cette échographie révèle de nombreuses structures, comme la présence en profondeur du socle rocheux de l’île, l’organisation des sédiments superficiels ou la présence dans la couverture sédimentaire d’objets comme des pierres, des ossements ou encore des voitures… Même les terriers de lapin sont repérables ! 

En parallèle du GéoRadar, il est nécessaire d’utiliser un second outil, le GPS Différentiel (DGPS), qui relève la topographie le long des trajets effectués par le géoradar, et permet ensuite de la prendre en compte lorsque l’on traite les données.

Géomagnétisme et électromagnetisme

L’objectif de ces campagnes est d’imager la déformation spatiale du champ magnétique induite par le contraste de propriétés magnétiques des matériaux du sous-sol. En d’autres termes, le sol ayant des propriétés différentes de la roche sur laquelle il se développe, tout creusement, ou empierrement, ou objet métalique enfoui, peut être détecté dans le premier mètre sous la surface. La présence de paléofoyer (anciens feux) est aussi observable grace au phénomène d’aimantation thermorémanente produite par l’effet thermique.

Tomographie électrique

La mesure de résistivité électrique apparente consiste à faire circuler un courant électrique entre deux électrodes, afin de mesurer la différence de potentiel entre les deux électrodes. L’intensité du courant délivré atant connue, on peut en déduire la resistivité du sous-sol et donc, d’une certaine façon, sa teneur en eau. Cette méthode permet des mesures sur une très large gamme de resistivités, à des profondeurs importantes, avec une très bonne résolution.

Grace à ce type d’imagerie, on peut observer les zones où l’eau s’infiltre dans le sous-sol, comme par exemple les faille ou certaines couches sédimentaires poreuses !

 

Géophysique en mer

En mer, nous utilisons l’Haliotis, un petit bateau de la Flotte Océanographique Française, spécialement conçu pour sonder les fonds peu profonds.

Ce bateau d’une dizaine de mètres est notamment équipé d’un sonar interferométrique et d’un sondeur de sédiment. Il est également équipé d’une benne Van Veen, une sorte de grappin qui permet d’échantillonner le sable du fond depuis le bord, et d’un rover, qui permet d’aller explorer le fond avec une caméra.