Plusieurs chercheurs de l’Observatoire des Sciences de l’Univers Nantes Atlantique (OSUNA – Nantes Université) prennent part au projet Au f’île de l’eau, mis en place sur l’île d’Yeu par le Comité de Développement Agricole (CDA).
Chemin en zone agricole, inondé en juin 2024 à la suite de très forts épisodes orageux. L’inondation de ce chemin, lié à des dysfonctionnements du réseau hydrographique, rend très difficile l’exploitation des parcelles alentour.
Le projet Au f’île de l’eau est né des problématiques de gestion de l’eau rencontrées par les agriculteurs de l’île d’Yeu. Alors que le climat semble de plus en plus capricieux, le Comité de Développement Agricole de l’île d’Yeu a pris le problème à bras le corps, dans l’optique d’améliorer nos connaissances :
- des sous-sols de l’île
- des conditions climatiques passées, actuelles et à venir
- des pratiques agricoles
afin de permettre une plus grande résilience des exploitations de l’île à l’avenir.
Le projet a débuté en 2020, avec les ateliers participatifs « Bistr’eau », puis s’est poursuivi par un inventaire des mares, l’étude hydro-géologique de certains secteurs de l’île et une seconde étude consacrée au à l’écoulement des eaux de surface.
Aujourd’hui, deux équipes de chercheurs de l’OSUNA apportent leur concours au projet, l’équipe des projets ODySéYeu et ODySéÎles, et l’équipe du projet POLLUSOLS.
Complémentaires aux actions déjà mises en œuvre dans le projet, les interventions des chercheurs de l’OSUNA se focaliseront sur deux bassins versants dans lesquels se concentrent plusieurs projets agricoles, le bassin versant du Marais Salé et celui du Marais de la Gorelle.
En association étroite avec les exploitants, il s’agira alors :
- de retracer l’histoire des pratiques humaines dans ces bassins versants,
- afin de reconstituer l’histoire des parcelles aujourd’hui en exploitation
- afin de repérer d’éventuelles zones dans lesquelles les pratiques historiques pourraient avoir conduit à une pollution des sols et sous-sols
- d’effectuer des campagnes de cartographie et d’analyses afin :
- de cartographier le réseau hydrographique actuel, de comprendre son fonctionnement général et repérer les zones où le réseau est dysfonctionnel, afin d’agir sur les causes des dysfonctionnements,
- de déceler d’anciens ouvrages potentiellement laissés à l’abandon par la déprise agricole, mais dont l’usage se justifiait et qui mériteraient d’être rénovés,
- de s’assurer que la qualité des sols n’a pas été altérée par d’anciennes pratiques polluantes,
- de conseiller les exploitants vers une gestion de l’eau et des parcelles plus judicieuse, en accord avec leurs pratiques et les prévisions climatiques.
- de communiquer auprès de la population, afin que chacun comprenne les enjeux liés au réseau hydrographique, les risques associés à de mauvaises pratiques et les pratiques vertueuses qui permettront aux exploitants de fournir en toutes saisons des mets locaux de grande qualité !